samedi 6 juin 2015

Laos!!



Je quitte la première puissance mondiale pour entrer dans l'un des pays le plus pauvre de l'Asie du Sud Est, le Laos.

La première chose qui saute au yeux, c'est qu'il y a de la terre vierge autour des villages et même de la forêt.
Fini les champs de légumes, rizières et
autres cultures qui pourraient garnir un bol de nouilles chinoises.
La nature a repris sa place.

Les villages sont fait de maisons en bambou. Tout est fait en bambou. Le bambou est roi. Et le Laos n'est que le début de son royaume.

L'eau n'est pas courante, des puits parsèment les villages. La vie tourne autour.
Les femmes s'y lavent muni d'un paréo qui leur collent au corps. Elles se demelent les cheveux entre elles. L'image est digne d'un tableau d'un grand maître.


Passé la frontière avec la Chine, je me dirige plein Ouest pour atteindre la petite ville de luang nantha. Une large et grande vallée s'ouvre.
Lieu touristique pour le trek dans la jungle. Ne me sentant pas trop à l'aise dans ce genre d'endroit, je reprends la même route et repars plein Est.
Je goûte au passage, brochette de pattes de poulet, flan cuit dans une feuille de bananier et salade froide épicée de tagliatelles de riz.


Le Nord du Laos n'est que montagnes. Des pourcentages élevées agrémentent régulièrement les journées. IL n'y a pas fragment de col a franchir, on passe de crete en crete.

L'influence de la Chine se fait ressentir. Tous les produits sont made in China, la route principale est construite par les chinois et les gros investissements sont fais par les chinois.

Due à la pauvreté des laosiens, il y a très peu de voitures. Et dès que l'on sort de la route principale, le trafic est quasi nul. Bonheur!


C'est aussi hors des sentiers touristiques, que l'on s'aperçoit de la précarité des Laosiens. Très peu de restos où on y trouve le plat unique et national, la noodle soup, accompagné de feuille de salade et pousse de soja.
Les magasins n'ont pas grand chose à vendre. Le shampooing se vend à l'unité dans des petits sachets. Rassurez vous, on n'y trouve du l'oréal, ainsi on pourra ressembler à notre acteur ou actrice préférée. Madame Betancourt est sauvée... :-)
On y trouve aussi la 3G et tout le monde possède un smartphone. C'est bien sur plus utile que d'avoir l'eau potable courante...
Dans un petit hameau, tout les villageois seront regroupés autour de l'unique téléviseur.

Le Laos est composé essentiellement d'ethnies hors mis les agglomérations.
La jungle est leur première source de nourriture. Ils cueillent, pêche, chasse. On voit très peu de maraichers. Rats , chauve souris sont régulièrement chassés.
Je croise femmes et enfants revenus de la forêt, leurs paniers remplis de plantes et racines.

Les enfants pêchent à l'aide d'un harpon fabrication maison à l'efficacité redoutable.

Sur la route qui m'en mène au village Niang Kwia, je m'arrête à un pont. Dans la rivière en contre bas, ce sont des dizaines de femmes qui récoltent des algues.
J'arrêterai une personne en moto pour lui demander la raison de cette récolte.
Les algues sont pour la consommation humaine, revenues dans l'huile, celle-ci sont très bonne pour la santé.

Ils les font séchées aussi, en forme de rectangle agrémentées de rondelles de tomates et d'ail.
J'acheterai un rouleau. Ça ressemble à la spiruline.
Goût chiotte mais bourré de vitamines...

Le village de Nong khiew est magnifique situé.
La rivière Nam Ou passe au milieu des formations karstiques.
La vue au sommet de l'une de ces montagnes est splendide. Touristique mais sans plus, il fait bon vivre ici. J'y reste du coup 3 jours, histoire de ne rien faire.


Par la suite, j'arrive à la ville de Vieng thong.
Sur ma carte, une piste me permet d'éviter la route principale. Mais par manque d'infos, j'hésite à la prendre.
Le lendemain matin, un groupe de motards en moto de cross s'apprête à quitter la ville.
Je me dis qu'il doivent bien avoir des infos.
Je rencontre "Jean-Louis". Français, guide en moto, 25 ans qu'il vit au Laos. Je ne pouvais pas tomber mieux.
Après lui avoir expliqué mon intention de prendre la piste, il rigole et me dit que même en moto c'est un vrai casse pipe. "Vu comment t'es chargé, reste sur la route" "par contre ça monte bien"

J'écoute son conseil et lui dit que je suis habitué aux routes de montagnes.

À la fin, il m'invite chez lui quand je passe à Vientiane, la capitale. Sympa!
Du coup, j'évite de râler sous le prétexte qu'un des motards hier m'a bien "rasé" sur la route! :-)

J'entame la route. Et ça monte. Sans relâche.
Mes jambes explosent.
Après 60km de montée, je jette l'éponge.
J'installe ma tente à côté d'une antenne relais-c'est souvent un bon coin pour dormir-. Sur les 60km de montée, mon compteur indique une moyenne de 7%. Je comprends pourquoi j'ai les jambes raides et regrette d'avoir dit " que je suis habitué aux routes de montagnes."!!

La ville de Phonsaven fait son apparition, elle situé sur un vaste plateau.
Lieu important lors de la guerre secrète au Laos pendant la guerre du Vietnam. Cette région et l'Est du Laos furent bombardés à outrance par les américains pour couper le ravitaillement aux vietnamiens.
Sauf que toutes les bombes n'ont pas explosé.
Notamment les "bombies". Les bombies sont des bombes à fragmentation de la taille d'une balle de tennis. Regroupés dans une grande bombe, quand celle ci arrive à une certaine altitude, elle les relache par miliers. 30% n'ont pas explosé.
Maintenant on en retrouve partout notamment dans les rizières. Le moindre coup de beche Ou de houe peut être fatale. Faire un feu aussi, etc..
Ainsi les habitants ne peuvent cultiver leur terre proprement ou s'agrandir.
Les enfants jouent avec les bombes aussi par manque d'éducation.
Et plus tragiquement, quand certains villageois veulent désamorcer les bombes, pour récupérer le métal. L'acier qui les constitue est de forte qualité et permet de fabriquer des outils robustes.

Une ong "MAG" a quand-même fait un travail extraordinaire de déminage et de prévention. Ainsi la situation s'améliore progressivement.

Pour plus d'infos,

http://www.maginternational.org/where-mag-works/laos/


La situation pourrait s'améliorer plus rapidement si le gouvernement n'était pas autant corrompu.
Car le Laos a des similitudes avec le Tadjikistan.
Les campagnes sont pauvres mais dans les villes, on croise de gros tout terrain, Mercedes etc..
Des immenses maisons se font construire.
À 200km de Vientiane, c'est la copie de l'aile gauche de Versailles qui en cours de construction.

L'origine de cette argent provient d'une plante, Papaver somniferum, plus connue sous le nom de pavot à opium.
L'opium reste une valeur sur. D'ailleurs en dessous de Phonsaven, une immense zone est interdite aux etrangers. Soi disant, car elle abrite une base militaire..soi disant.

À Phonsaven se trouve la mystérieuse plaines des jarres. Également endroit historique lors de la guerre.
Des jarres, de pierre antique et de taille imposante, sont disposées dans plusieurs champs.
Le pourquoi du comment n'est pas encore vraiment élucidé.

Je continue mon chemin en descendant vers le Mekong. Bien sur la descente sera faite d'un route en dent de scie avec des pourcentages culminant les 12%.
Après avoir atteint le Mekong, c'est 150km de plat qui vont me ralier à vientiane.


Vientiane.
Je retrouve Jean-Louis
Il m'accueille formidablement.
Une photo de voilier accroché à un mur intrigue mon regard. C'est une Jonk chinoise, nommée "la dame de canton".

Jean-louis m'explique l'histoire.
Au milieu des années 70, avec des amis, ils ont eu l'idée de commander une Jonk puis de la ramener à Paris. Au total une aventure de 10 années, le temps de trouver les sponsors, notamment pour la construction du bateau, et 4 ans de navigation.
Tout cela avec simplicité et modestie.
L'aventure, la vraie.

Maintenant la Jonk est Paris, elle devenue un bar resto sur les quais de Bercy.

Je fais, comme d'habitude dès que je suis dans une capitale, des visas, ici c'est pour l'Inde et la Birmanie.
J'en profite aussi pour changer le cadre de mon vélo!
Les oeillets de support du porte bagage arrière ont lâchés.
Cela dure depuis un moment, première réparation à Osh au kirgystan puis à Chengdu en Chine.
Le magasin cyclo-randonnée me couvrant du problème par la garantie, me propose d'acheter un nouveau cadre sur place et de me rembourser par la suite.
J'achète donc un cadre Surly.
Merci à Julien de cyclo-randonnée.com qui ne m'a pas abandonné sur ce coup là.
Et aussi à Willie de "top cycles" à vientiane pour m'avoir aidé à choisir la bonne taille.

Je rebaptise mon nouveau vélo "Papaya" , fruit largement répandu en Asie.



Visa en poche, cafés et croissants engloutis (vientiane est une petite enclave française, on peut aussi y apercevoir du camembert et du patis malheureusement pas de cidre, ni de rillettes...), je suis prêt.

Par hasard, je rencontre de nouveau Mauro, ami  italien. On s'était vu la première fois à Chengdu.
Je lui explique mon projet "himalayen". Il se sent tenter par l'aventure.


Deux jours après, nous prenons la route ensemble pour la Thaïlande.

Aplus
Ça roule.

Malheureusement, il n'y a pas plus de photos. Perdues, supprimées, rangées quelque part...mystère!



2 commentaires:

  1. Salut mon gars,

    Sympa le recit des tes voyages, continue ! On te garde ton cadre au cas où.

    Bises

    jean louis

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    Réponses
    1. Merci Jean-louis! Je repasse au Laos en fin d'année...logiquement..! :-)

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