mercredi 20 mai 2015

Chine!! les premiers jours...


Premier réveil sous la neige. J'ai dormi à 10 m de la route. A mon grand étonnement, tout le monde sans fiche de me voir ici. Même la police ne s'arrêtera pas.

Par contre la route est devenue blanche, je roule très lentement sinon je patine! on me regarde à moitie surpris mais sans plus.

Je décide de reprendre l'autoroute,
la neige a un peu fondue. Un coup de klaxon un peu bizarre me fera donne un coup d'oeil en arrière. 3 deneigeuses foncent vers moi à plein régime. J'ai l'impression d'être un gibier surpris par les moissonneuses batteuses! Petit moment de folie.


je m'arrête dans une ville pour déjeuner. J'achète un pain rond comme en asie centrale mais celui ci est trempé avant cuisson dans une saumure de pelure d'ail et échalote. C'est pas mauvais.


Je me trouve dans la province autonome du Xinjiang. Ce n'est plus l'asie centrale mais ce n'est pas encore l'Asie des Chinois Han. Du coup, la nourriture est un superbe mélange de saveurs, seul point positif de la conquête des Han sur la région...


Quand je rentre dans le resto, la tout le monde me regardent. Vêtu de mes bottes de pêcheurs, pantalon de pluie, cagoule et bonnet, on se demande bien ce que je fais ici.

Je regarde les bols d'une table et je fais signe que je veux la même chose. De toute façon, tout est a 1,5 euros, je risque juste de tomber sur un plat fortement épicé! Le cuisinier est très sympa et m'explique comment tout fonctionne,  il y a des grands thermos de thé en service libre. les condiments que l'on peut ajouter. Je sens que la cuisine chinoise va me plaire.


Je reprends la route, celle ci est devenue une vraie patinoire. je galère a trouver une grande bouteille d'eau, les magasins vendent seulement des bouteilles de 33cl!! En Chine, on boit de l'eau chaude, point final.


Je demande ma route à quelques passants, ils me font comprendre qu'il est mieux de continuer sur l'autoroute.


je roule un bon momemt sur l'autoroute quand je me rends compte qu'il m'est impossible de changer de vitesse. Tout est recouvert de glace, la neige fondue par le salage des deneigeuses s'est transformée en eau verglasante sur mon vélo. GALÈRE!

j'atteins une station service, elle se trouve juste avant la montée du col qui permet de franchir la chaîne de montagnes Tian.


A la station service, il y a un bon 15cm de neige, c'est la galère complète.

on me fait comprendre que je ne peux aller plus loin car il y 40 cm de neige en haut. Génial!


Je demande donc où es ce que je peux dormir....

Le patron d'un petit magasin me dit qu'il n'y a rien ici, le plus proche hôtel est à 20 km. point final.

je me mets au soleil, histoire de dégeler un peu puis j'attends.

Deux personnes savent au moins que je suis ici et que je cherche un endroit pour passer la nuit. Je laisse le temps jouer en ma faveur.

Du coup, ça s'agite un peu. ça parle, on vient me voir, je ne comprends absolument rien.

Puis le patron du petit magasin arrête une voiture. Il en sort un Ouighour, très souriant. Son surnom est Obama, c'est vrai qu'il a quelque similitudes.

Ça parle, fume cigarettes, on désigne l'entrepôt, l'un refuse. Je ne dormirais pas d'entrepôt...ce que je comprends.

Puis Obama, d'un signe, me dit qu'il m'invite chez lui. il habite a 1km d'ici. Ok, c'est parti.

Obama me devance avec sa voiture, la petite rue qui mène à sa maison est légèrement en descente. Ça glisse de toute part, j'arrive à garder le cap. Puis sans rien comprendre( le verbe "comprendre' disparaîtra de mon langage en Chine..), je me retrouve par terre!
La glace par une subtile balayette vient de me mettre un ippon! J'ai mal, ma botte de pêcheur est coincé sous la roue arrière, mon pouce droit est très douloureux.
Je vois Obama au loin devant sa maison, je me relève rapidement pour faire bonne figure!

Je rentre dans la cour de la maison, sa femme et sa belle-mère m'accueillent avec le sourire.
Thé, biscuit, fruit sec me sont apportés. Dans la maison, on s'assoit par terre sur des tapis. Je retrouve l'hospitalité de l'Asie centrale et le sourire par la même occasion!
La maison est grande et bien construite, il y a même une 'vraie' salle de bain avec eau chaude!
Après 10 jours de camping très sauvage, le simple bonheur d'une douche recharge mes batteries!

La communication se fera à base de signe et dessin, les enfants (3) s'amuseront avec ma tablette.

Au moment du repas, un problème de taille s'imposa, les baguettes! Fraîchement débarqué en Chine, plus un pouce douloureux, dès que j'agrippe les baguettes celle-ci se dérobent! Sa femme me voyant lutter misérablement, m'apportera une cuillère à soupe. Sachant que la cuillère à soupe est réservé pour les enfants de bas âge...Grand moment de rigolade!

Le lendemain matin, je repars après avoir dégelé mon vélo à grand coup d'eau chaude.
La route est toujours une vraie patinoire, je pousse mon vélo pendant 3 bons kilomètres.

Les montagnes tian sont magnifiques, en haut du col, un lac grandiose apparaît. Mais un vent sibérien me forcera à continuer à pédaler.
Dès que je m'arrête, je suis refroidi en moins 2 alors je pédale.

J'arrive finalement de nuit à une autre station service. J'y mange puis je demande où es ce que je peux dormir. Rien. Aucun endroit.
Je reprends mon vélo et repars dans la nuit sur l'autoroute. Une bretelle de service apparaît sur la droite, il n y a plus de grillage, je pose mon vélo contre la barrière de sécurité et décide de poser ma tente entre 2 tas de cailloux à 15m de l'autoroute.
Il fait -10 degrés C, je lutte pour planter mes sardines dans la terre congelée.
Enfin je peux dormir.

Le lendemain, je réalise où je viens de passer la nuit. Surréaliste.

Un vent de face se lève, après 70km d'une journée monotone, les montagnes se sont effacées pour un desert de cailloux traversé par des lignes à haute tension et ponctué d'usines, je m'arrête dans une petite ville.

Je trouve un hôtel pas trop cher. Le lendemain je décide de prendre un bus pour faire les 400km qui me séparent de Urumqi, la capitale du Xinjiang.

L'hiver a eu raison de moi, depuis les pamirs du Tadjikistan, le froid s'est progressivement installé.
Je le supporte de moins en moins.

Je monte dans le bus et réfléchi à un plan B pour la suite de mon voyage.

Ça roule.
Aplus.


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